Depuis 1991, le bilan de compétences permet aux actifs français de faire un point sur leur carrière et de réfléchir à leur orientation professionnelle. Avec la pandémie de Covid-19, le recours à cet outil a nettement augmenté et 100 000 demandes de financements via le compte personnel de formation (CPF) sont attendues cette année.
Rebond des demandes de bilan de compétences en 2021
Les autorités ne disposent pas de données compilées concernant le bilan de compétences. Toutefois, plusieurs indicateurs montrent un regain d’intérêt au cours des deux dernières années. La Caisse des Dépôts annonce ainsi une hausse de 63,5 % des demandes de financement de bilan de compétences validées entre 2020 et 2021. Ces 85 000 demandes ont été faites via le CPF, dispositif par lequel les travailleurs accumulent des droits durant la vie active et qu’ils peuvent mobiliser pour une formation, une VAE ou un bilan. La Caisse des Dépôts, qui pilote le CPF, ajoute s’attendre à valider 100 000 requêtes en 2022.
Les organismes de formation disent également observer un bond inédit des sollicitations pour un bilan et un accompagnement à la reconversion. Plus de 105 000 dossiers ont ainsi été reçus en 2021, soit quatre fois plus qu’en 2020, alors que le nombre avait déjà doublé par rapport à 2019. Et la tendance s’accélère.
Il faut dire que le dispositif présente plusieurs avantages :
- la simplicité, puisqu’il consiste en un entretien de 24 heures au total, étalé sur trois mois, et mené par un professionnel des ressources humaines ;
- la praticité, car il est possible de l’effectuer en dehors de son temps de travail et éviter ainsi d’avoir à en informer son employeur ;
- l’accessibilité, avec un coût moyen de 1 605 € couvert directement par le CPF, sachant qu’en moyenne, les salariés du privé disposent de 1 573 € de droits mobilisables.
Si la crise sanitaire a dopé la demande pour des bilans de compétences, c’est en raison des bouleversements qu’elle a engendrés. De nombreuses entreprises ont fermé, entraînant un licenciement économique, les nouvelles conditions de travail ont généré des insatisfactions et des questionnements professionnels, certains ont enfin eu le temps de prendre le recul nécessaire et de s’interroger quant au sens de leur travail et à la suite qu’ils souhaitent donner à leur carrière.
Une solution pour se reconvertir avec succès et lutter contre le mal-être au travail
La première étape pour réaliser son bilan de compétences consiste à choisir son accompagnateur, conseiller RH ou psychologue du travail. Le rôle de cet interlocuteur de confiance est à la fois d’aider la personne à :
- faire le point,
- construire un projet professionnel pertinent,
- lui redonner confiance,
- la replacer dans une dynamique.
La démarche mélange entretiens, tests psychotechniques et recherches. Le professionnel apporte son écoute bienveillante et ses conseils pour valider le projet et faciliter sa concrétisation. Il aide à reconnaître et à valoriser ses compétences, à identifier et exprimer ses aspirations, à trouver le courage de se lancer dans une reconversion.
D’ailleurs, le bilan de compétences permet aussi de plus en plus souvent de mettre en lumière des situations de souffrance au travail dans un contexte de durcissement généralisé des conditions de travail.
Grâce à sa formation et son expérience, l’accompagnateur incite les personnes en douceur à formuler leurs maux afin de comprendre leur mal-être professionnel et entreprendre un changement positif en puisant dans ses ressources personnelles internes.