Importé des États-Unis, l’outplacement gagne en popularité en France. En raison de la crise sanitaire, les licenciements économiques collectifs ou individuels, ainsi que les ruptures conventionnelles de contrats, se sont multipliés. Le reclassement se présente comme une solution efficace pour accélérer le retour à l’emploi des salariés au chômage.
Le contenu et le coût d’une démarche d’outplacement
L’outplacement consiste en un coaching individuel ou collectif proposé par des cabinets spécialisés afin d’aider le(s) salarié(s) dans sa réinsertion. La démarche, qui s’étale le plus souvent sur 3 à 12 mois, comprend plusieurs étapes :
- un point sur la carrière ;
- la définition ou l’affinement du projet professionnel ;
- la mise en œuvre de la stratégie de recherche d’emploi ;
- l’aide à la rédaction d’un CV et de lettres de motivation ;
- l’entraînement aux entretiens d’embauche ;
- les conseils pour la négociation de salaire et des clauses du nouveau contrat de travail ;
- la préparation à une prise de poste réussie.
Sur les deux premières étapes, le reclassement est similaire au bilan de compétences. Cependant, celui-ci est un dispositif officiel dont l’objectif est de favoriser l’évolution professionnelle des chômeurs et des salariés. L’outplacement, en revanche, n’est pas encadré par la loi et ne peut être financé par le Compte Personnel de Formation (CPF).
Lors d’un licenciement économique collectif, c’est souvent l’employeur qui initie et finance la procédure, laquelle profite alors à tous les concernés, indépendamment de leur niveau hiérarchique. Dans les autres cas, c’est au salarié, généralement un cadre supérieur ou un dirigeant, de négocier pour en bénéficier et le faire prendre en charge au moins partiellement par l’entreprise. En cas de refus de financement ou au moins de co-financement, le salarié doit prévoir un budget compris entre 5 % et 20 % de son salaire annuel brut, éventuellement avec un plafond de l’ordre de 25 000 € à 30 000 € pour un contrat d’une année.
Les critères de sélection d’un cabinet d’outplacement
Le contenu des programmes et les méthodes utilisées par les acteurs du secteur peuvent différer sensiblement. Les formules courtes côtoient les offres premium sur mesure et plus coûteuses.
Chacun a ainsi le choix des prestations en fonction de ses besoins :
- L’accompagnement complet et personnalisé est recommandé aux professionnels qui hésitent entre plusieurs alternatives ou qui n’ont aucune idée de la manière de s’y prendre pour retrouver un emploi qui lui convient plus rapidement.
- Avec un projet bien défini, une formule plus ciblée est préférable sur le marketing personnel, l’utilisation de son réseau et/ou des médias sociaux, ou encore pour une formation courte. Il est plus simple de faire accepter son financement par l’employeur et en complément, maximiser le montant de ses indemnités de départ.
Outre les prestations, quelques points essentiels sont à prendre en compte lors de la sélection d’un cabinet de reclassement :
- l’attribution d’un conseiller dédié au sein de la structure ;
- la disponibilité de ce dernier et sa connaissance des réseaux sociaux professionnels ;
- l’ancienneté et les références clients du cabinet.
Une démarche efficace, avec la participation active du salarié
Il est à noter que le prestataire a généralement une obligation de moyens et non de résultats. Toutefois, il est possible de conclure un contrat à durée illimitée qui impose au cabinet d’accompagner le salarié jusqu’à ce qu’il retrouve un travail.
Bien que des données fiables manquent au niveau national, les chiffres des cabinets indiquent que l’outplacement est efficace, pour reprendre une activité en 6 à 9 mois en moyenne, avec une rémunération égale ou supérieure à celle perçue à leur poste précédent.
Le succès de la démarche dépend en outre de l’implication du coaché. Enfin, l’outplacement doit être complété par des efforts pour nouer des contacts et trouver un emploi intéressant, via des conférences, ateliers et événements divers.