Missionnés en 2019 pour identifier les blocages à l’essor de la VAE et élaborer un plan d’actions en vue de son développement, Claire Khecha, Yanic Soubien et David Rivoire ont rendu leur rapport au gouvernement le 15 mars dernier. À cette occasion, un bilan de l’expérimentation de refonte du dispositif a été dressé et le lancement d’une nouvelle expérimentation a été annoncé.
Réduction de la durée des parcours de 16 mois à 4 mois
Depuis l’automne 2021, le gouvernement mène une expérimentation ayant pour objectif de simplifier et raccourcir les parcours de VAE (validation des acquis de l’expérience). Le projet est baptisé REVA, acronyme de « reconnaître et valider », et cible le secteur du grand âge. Cinq certificateurs sont impliqués :
- trois ministères (celui du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, celui des Solidarités et de la Santé, ainsi que celui de l’Agriculture),
- le Groupement d’Intérêt Public (GIP) Occitanie Croix Rouge,
- la branche du salarié du particulier employeur.
Ces partenaires se réjouissent aujourd’hui des progrès réalisés en quatre mois. En effet, 86 % des personnes ayant bénéficié d’un accompagnement jusqu’à la présentation du jury ont validé intégralement ou partiellement la certification souhaitée. Parmi eux, 62 % ont réussi une validation totale. Faire une VAE et obtenir sa validation ne prend plus que 4 mois environ, soit quatre fois moins que la moyenne observée pour les parcours de droit commun.
Nouvelles expérimentations ouvertes à d’autres publics et d’autres certifications
Encouragés par ce premier bilan positif de l’expérimentation REVA, les certificateurs préparent des expérimentations supplémentaires. Ces nouvelles initiatives visent à confirmer la pertinence des principes sur lesquels s’appuie REVA :
- accompagnement,
- simplification,
- dématérialisation.
Élisabeth Borne, la ministre du Travail, explique que cette logique pose les bases d’une future réforme de la VAE axée autour de la reconnaissance de l’expérience tout au long de la vie.
Un budget de 15 millions d’euros est alloué à cette nouvelle expérimentation, qui devrait porter sur 3 000 accompagnements. Cette fois, la cible ne se limitera pas aux demandeurs d’emploi, mais s’étendra à d’autres publics, en l’occurrence les salariés, les aidants et les pairs familiaux, mais aussi les réfugiés. D’autres certifications feront partie du dispositif, en particulier les métiers de la petite enfance et les premiers niveaux des professions de santé (aide-soignant).